MERGUEB-BLOG

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Pour un Être kabyle

POUR UN ÊTRE KABYLE

 

 

 

 

 

Nous voulons un Être kabyle. Nous voulons vivre comme des Kabyles. Laissez-nous respirer dans le temps qui fait vivre et mourir. Laissez-nous haleter les cellules de nos terres sèches, ou les palmiers humbles de nos pères. Nous souhaitons habiter nos maisons et dormir sereinement, les cœurs réchauffés et les étoiles grésillant dans le ciel. Nous souhaitons effleurer de bonheur nos enfants, les cajoler de tendresse hâlée au soleil et d'amour de notre race essentielle. Nous souhaitons nous soucier de rien, et des autres, et de ce qui nous entoure, et qui, selon nous, nous appartient, mais ne nous appartient pas en retour.

 

Laissez-nous le soin de notre Pensée singulière, de nos signes étranges. Laissez-nous le soin de nos Arts, de nos Sciences et de nos langues d'anges. Déposez nos villages, déposez  nos tribus, confiez-nous les luttes et les batailles de notre fonds fraternel. Cédez-nous ce qui nous tient à cœur de traditions et de traces, qui nous dansent dans les viscères viscérals. Lâchez-nous le sang, lâchez-nous les peines. Lâchez-nous les sentiments, les intuitions, les volontés. Lâchez-nous les veines. Nous tenons à une règle, nous tenons à un Dieu. Nous tenons à une loi, nous tenons à un verbe. Notre joie est de sable mais notre souffle est de feu.

 

Nous sommes des Kabyles : nous sommes une foi. Nous nous excitons de passion pour notre souche, notre grâce par tous les endroits. Nous aimons le groupe, la famille, la fournaise vierge et la saine. Nous ne mourons jamais, et les délires fervents nous soulèvent : nous jouons le rêve et nous scrapons la haine. La paix nous habille, quand la guerre nous déguise, quand le bien nous aiguise pour tellement et si peu. Soit-ce à l'ombre des pins, soit-ce à l' oeil de nos faîtes culminants ; soit-ce proches de la fibre de nos anciens, soit-ce aux creux de nos mains. Apothéose d'amour, apothéose d'errants, tact des réchauds, sentiments paysans. L'approximation humaine, pour nous, mieux que les phénomènes réglés d'autant.

 

Nous sommes des Kabyles : nous sommes une patience de vivre. O perdez-nous l'ennui, les bavardages et la rue, les chapelets entre les doigts, la semoule et la graine, les prières les plus libres, le grand-père qui s'en va ou qui s'en est venu. La fillette  en émoi et la mère presque décente, presque amène. L'art de la dignité discrète. La voûtée et la séante. L'enfant roi et l'éclipse convenue de la gêne. Nous sommes des Kabyles, assemblée de cœurs sous Adrar, plein les dunes, petites sociétés de la pipe, et du thé, des disputes délicates sous la lune. Nous sommes des Kabyles quoi qu'il vous est connu, quoi que vous en sachiez. Kabyles nous sommes, et pareillement, l'invocation seule est sacrée. Kabyles, invincibles, intangibles, infinis. Kabyles par toutes les carnations, sœurs, douces et saines, ou l' Être honoré, la personne dorée.

 

Auteur: LAIB AZEDINE. Copyright, 2013.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



22/06/2013
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