MERGUEB-BLOG

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8. Pour un oeil...

VIII

 

 

 

Nous voudrons, pour un œil, regagner notre Paradis arrogant. Notre terre animale. A tout prix, laisser au loin les maudites nécropoles nouvelles rongées par les lourdes laideurs, passer les villes mortes d' Europe ou d'ailleurs, égales à elles-mêmes, sans eau, sans pain, dont les ventres sont affamés de tout, dont la vie ne donne plus rien d'un reflet qui ressemble à une quelque sorte de peste de vie. Par les détours, par les traces, par les tourbières ou par les grâces, nous retrouverons le village rudement digne et brave. Nous retrouverons par-là les domaines laborieux et les sentiers incompris; par-là, les puits épuisés, avec l'envoûtement d'une foi, les jardins tapissant les graines, entre de ces frais soldats affaissés debout, et dits en d'autres lieux, hors-la-loi.

 

C'est à eux, nous le savons dorénavant, que les maquis aromatiques tournent l'allégeance des grands degrés. C'est à eux que s'emportent les phosphorescences royales des matins que l'on doit. - Celui-là fut un astre qui s'est offert l'occasion d'un autel douloureux au milieu d'un champ de fèves vertes. - Celui-là fut, un autre, un éblouissement, un cierge radiant qui s'est mêlé à la musique mangeresse des charivaris de guerre, puis hélas, qui s'est vu noircir la vaillante étincelle pour finir totem aveugle dans le verbe de l'éternité.

 

Aussi, nous voudrons pour un geste en récolter du faisceau lité dans les boyaux putrides de la glèbe oublieuse et ingrate de là-bas. Nous voudrons encore hisser vers le haut bien haut les poudres blanches du vieux brasier éteint sous les pousses et les fumiers funèbres, avec lenteur, dresser la vapeur de l'honneur humide, un jour, tombé comme une colonne promise d'humble homme, à la révérence plongeante d'un baroud fantastique.

 

Auteur: LAIB Azedine. Copyright.2013.



08/05/2013
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